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ITAA

Conférence mondiale d’Analyse Transactionnelle


Berlin, 27-29 juillet 2017

Université Technique


Atelier sur « Le genre, l’identité et les frontières »

Bill Cornell, Patrick Bailleau

Vendredi 28 juillet 2017


Résumé :

La frontière, c’est ce qui délimite notre monde et l’étranger, nos coutumes, nos mœurs et celles de l’Autre. Et souvent dans notre esprit, ce qui est normal et ce qui ne l’est pas. La notion de genre vient frontalement questionner cette normalité ; c’est à dire, la position spatiale de la frontière (Où la place-t-on ?) et par là-même l’identité qui nous fonde, qui fonde notre Moi. Les polémiques récentes et violentes autour de la question du genre montrent combien cette question est sensible. A travers la réflexion sur ce sujet est remise en cause la dualité male/femelle qui est un des fondements, voire pour certains le fondement de notre identité. Quelles remises en cause de nos pratiques suscitent par exemple pour nous, analystes transactionnels, les personnes qui le plus souvent mettent sur la place publique cette question du genre ? Je pense plus particulièrement aux transsexuels et aux intersexes. Etres humains comme vous et moi et qui pourtant sont le plus souvent rejetés au-delà des frontières de notre normalité. Lorsqu’ils/elles viennent vers nous, nous demandent de travailler avec eux, quelle thérapeutique pouvons-nous mettre en œuvre tant pour leur vie intrapsychique qu’interpersonnelle ? Et au-delà de ces questionnements spécifiques et cliniques, quelles questions théoriques soulèvent-ils notamment vis à vis de notre rapport à la norme en tant que clinicien ?


INTRODUCTION


Patrick Bailleau (P. Ba) : L’histoire de cet atelier est particulière. Un jour, un de mes patients - un espagnol, cadre dans une entreprise de transport - que j’avais depuis quelques temps pour des questions assez importantes me déclare qu’il porte des sous-vêtements féminins. J’étais un petit peu surpris, mais je ne sentais pas quelqu’un de provocant ou de pervers. J’en ai pris acte et nous avons poursuivi le travail sur le reste de ses préoccupations, car il ne me semblait pas utile à ce moment d’insister sur cette déclaration. Peu de temps après, à l’occasion d’un cours de Bill Cornell à Genève sur la sexualité, j’ai évoqué les choix de cette personne et Bill m’a proposé de faire avec lui cet atelier à Berlin. Entre temps, mon patient est revenu sur cette question d’identité en venant à mon cabinet, à la campagne, maquillé et habillé en femme. J’ai été particulièrement touché par son courage à la fois vis à vis de moi et de son milieu social. Il a accompagné dans mon esprit la préparation de cet atelier, mes recherches bibliographiques ainsi que les questions de genre, d’identité et de frontières qui ont pu se poser à moi dans la foulée de la libération sexuelle qui a accompagné Mai 68. Bill en lançant cette idée d’atelier a réveillé des souvenirs (un « effet élastique » dirions-nous en analyste transactionnel) et donné un éclairage particulier à sa préparation, éclairage que je souhaite partager aujourd’hui avec vous. L’objet de cet atelier est donc de vous amener à réfléchir librement et à éventuellement partager vos questions sur ces sujets qui touchent notre intimité.


Bill Cornell (B.C) : Nous centrerons nos interventions sur la question des personnes transgenres. Nous allons alors examiner la question du transgendérisme sous divers angles. Ma formation est analyse transactionnelle, mais aussi en thérapie corporelle. Tout au long de ma carrière, j’ai eu de l’intérêt pour la sexualité et ses diverses expressions. Compte tenu de cette spécialisation en thérapie corporelle, beaucoup de clients se sont adressés à moi, parce qu’ils avaient l’impression que quelque chose n’allait pas avec leur corps, dans leur corps. Inévitablement, c’était des personnes qui avaient des problèmes avec leur identité sexuelle ou leurs attirances sexuelles. Et aussi, l’expérience qu’ils avaient du genre, l’expérience d’un corps masculin ou féminin. Pendant de nombreuses années, j’ai assuré des consultations dans un centre dédié aux homosexuels et aux lesbiennes à Pittsburg. J’ai également travaillé avec une clinique avec des personnes qui avaient été abusées…Ces différents contextes, m’ont fait prendre la mesure de toute la honte et de toute l’anxiété qu’il pouvait y avoir autour de ces questions de genre et de sexualité. Certaines expressions de la sexualité ont été idéalisées alors que d’autres ont été pathologisées. J’espère qu’avec Patrick, nous arriverons à vous faire percevoir toute la tension interne qu’il peut y avoir dans toutes ces questions d’expression du genre et de sexualité. Les jugements et les contretransferts sont une partie du travail que l’on peut faire dans ce type de sujet…Rappelez-vous qu’avant même qu’un enfant soit né, on pose la question est-ce un garçon ou est-ce une fille ? Cette question du genre est tellement fondamentale, tellement profondément imprégnée dans la culture. Nous ne travaillons pas seulement sur un individu, nous travaillons aussi sur des relations intimes, nous travaillons sur des questions familiales, nous travaillons souvent dans un contexte social et politique. Tous ces aspects sont importants. Une grande partie du travail que nous faisons est interne et intrapsychique, nous avons aussi le défi d’habiter un sens de soi qui ne rentre pas nettement dans une catégorie. Comment est-ce que j’amène cette partie du moi qui est très vulnérable, très sensible dans le monde ?


PBa : Je vais donc parler de ces aspects familiaux, sociaux et politiques évoqués par Bill et pour sa part il apportera des exemples nourris par son expérience clinique.

Vous n’avez sans doute pas été sans remarquer que cette question du genre agite la société occidentale actuelle. Je voudrais vous en rappeler quelques exemples :


Les déclarations du pape François.

Le pape François a accusé dimanche 2 octobre 2016 les manuels scolaires français de propager un « sournois endoctrinement de la théorie du genre…alors que c’est contre les choses naturelles. » Pour le chef de l’église catholique, « avoir des tendances homosexuelles est une chose », mais « faire un enseignement dans les écoles sur cette ligne en est une autre. » Selon lui, « il s’agit d’une volonté de « changer les mentalités », d’une « colonisation idéologique ». Et de préciser : « la théorie du genre est l’un des aspects d’une guerre mondiale pour détruire le mariage ».1 Propos rapidement contestés par Pascal Balmand, secrétaire général de l’enseignement catholique en France qui a déclaré dans les colonnes d’un grand quotidien national du soir : « dans l’ensemble des manuels, il n’y a pas de propagation de la théorie de genre. »2 Ce qui n’a pas empêché des militants catholiques et des militants de droite rassemblés dans le collectif « Vigender » et/ou « La Manif pour tous » de reprendre les arguments du pape. 3


Les médias :

La question du genre est beaucoup reprise dans les médias notamment :

a) la télévision avec pour ne citer que deux films : « Devenir il ou elle », « Trans, c’est mon genre » ou la série « Transparent »4

b) La presse écrite avec la publication en Janvier 2017 par National Geographic d’un numéro spécial titré : « Gender revolution ».5


Les Banques :

HSBC vient de proposer en avril 2017 à ses clients la possibilité d’adopter notamment le titre neutre « Mx » en plus des traditionnels Mr. et Ms. Dans le cadre d’une politique dite « inclusive » la banque propose en fait une dizaine de titres possibles. L’ensemble des banques anglaises s’engagent dans ce mouvement.6


Les gouvernements :

Je pense aux nombreux changements de cap du Président Trump qui en février, revenant sur ses promesses de campagne en faveur de la communauté LGBT, a décidé de relancer la guerre des toilettes annonçant qu’il demandait à l’administration de ne plus appliquer le principe de non-discrimination dans l’enseignement permettant aux personnes transgenres d’accéder aux toilettes du sexe où il ou elle s’identifie et non à celui de leur naissance.7 Sans parler de la tentative avortée de ne plus intégrer les transgenres dans les armées.8



On le voit, la question du genre que l’on croyait avoir diminué d’intensité après notamment les manifestations en France de 2013-2014 est toujours l’objet de prises de positions sensiblement contradictoires. Cela tient sans doute au fait que le sujet n’est pas facile. Il requiert l’approche de nombreuses disciplines telles que psychologie, sociologie, chirurgie, endocrinologie, santé publique, psychiatrie, génétique, ethnologie…et que de ce fait, il supporte difficilement l’agitation médiatique.


Nous allons examiner successivement :

A) L’impact du transgendérisme sur la famille.

B) L’importance de l’environnement social.

C) Les pressions du milieu médical.

D) La souffrance des personnes.


A) L’impact du transgendérisme sur la famille.


Aa) La question de l’identification des parents :

Chez un enfant les attitudes corporelles, les centres d’intérêts montrant que l’enfant se vit d’un genre différent de celui dont on pourrait s’attendre eu égard à son sexe débute très tôt. Il ne s’agit pas de manifestations temporaires comme par exemple le goût que les enfants expriment de temps en temps pour se déguiser, mais d’une volonté farouche par exemple pour un garçon de s’habiller en fille. Stoller l’auteur de : “Sex and gender, the development of Masculinity and Feminity” 1cite le cas de deux garçons l’un âgé de 1 ans et l’autre de deux. Et cette attitude est accepté pendant un temps assez long par la mère jusqu’à ce que des voisins fassent des remarques ; le père dans les cas cités étant indifférent. Mais ce n’est pas toujours le cas et les réactions des parents peuvent être coercitives.


Ab). La fratrie :

Que dire au frère d’un enfant transgenre d’un ou deux ans lorsque pour se venger il lui dira devant d’autres enfants : “Tu es habillé en fille, mais tu as le sexe d’un garçon !” ?

Les frères et sœurs peuvent être des amis, mais aussi des ennemis comme le souligne Diane Ehrensaft.

Pour ceux qui lisent l’anglais, lisez un livre plus contemporain que celui de Stoller : « Gender born, gender made » de Diane Ehrensaft 2qui est un très beau livre plein de suggestions pour les parents et les thérapeutes confrontés à un enfant proclamant qu’il ou elle n’appartient pas au sexe qui lui a été attribué à la naissance.

Maintenant il est fort possible que les parents ne rencontrent pas de difficultés en termes d’identification et pense que l’enfant devrait avoir la possibilité de grandir avec « un sexe neutre », mais qu’adviendra-t-il dans leur environnement ?

B) L’importance de l’environnement social.


Ba) La famille étendue et les voisins.

Dans l’hypothèse où les parents acceptent cette situation, comment réussir à ce que les voisins

acceptent, n’ostracisent pas l’enfant, voire la famille. C’est un réel combat parfaitement bien

décrit dans le film « Ma vie en rose »11

De même, à l’école car se pose la question sous quelle identité inscrit-on l’enfant ? Un

documentaire français récent montre que le refus d’accepter l’identité d’un enfant transsexuel

MTF 12 à l’école entraînera pour celui-ci des problèmes gravissimes et qu’il s’en sortira en

devenant enseignant après sa transition.13

Dans la société française en tout cas, l’on commence à prendre conscience qu’il faut régler

ces questions dès le plus jeune âge. Un très beau documentaire français montre le plaisir de

pré-ados d’avoir pu être reconnu par leurs camarades de classe dans leur identité vécue. 14

Stoller pour sa part estime même qu’il serait souhaitable de régler cette question avant l’âge

phallique.


BC :

Si nous réfléchissons en tant qu’analyste transactionnel en imaginant les types de forces qui

vont intervenir dans la création du scénario de cet enfant. Je me souviens qu’Éric Berne qui

n’était pas un spécialiste dans ce domaine avait donné la matrice scénarique d’un homosexuel.

En soi, qu’est-ce que cela suggère qu’être homosexuel est un scénario ? C’est pathologique.

On ne pose pas la question du scénario d’une personne en tant qu’hétérosexuel. Il est

tellement facile de passer de ce que l’on considère comme normal à ce que l’on définit

comme ne l’étant pas, puis de le catégoriser de pathologique. Pendant longtemps être

transgenre fut considéré comme une pathologie, une somatisation sérieuse, une forme de

psychose, de perversion et que cela était psychogénétique. Est-ce un scénario qui fait qu’un

homme ait envie d’être une femme et une femme un homme ? Ce questionnement s’opère en

nous de façon consciente ou inconsciente. Nous écoutons d’une manière particulière.

Imaginez un petit garçon qui se vit comme une petite fille, cette dissonance profonde. Et lui

ou elle, commence à montrer des petits signes de cela à Papa ou Maman. Comment est-ce

reçu ? Est-ce bien accueilli ? Est-ce ignoré ? Est-ce rendu honteux ? Est-ce puni ? Voilà les

forces qui créent le scénario…ce n’est pas le genre. Comment la lutte de l’enfant est-elle

reçue dans l’environnement familial et social. Cela c’est la base du scénario. On peut

imaginer tous les types de décision scénarique qui peuvent émerger dans ces contextes. Ces

questions de variations de genre, différences de genre sont enchâssées dans la honte pour la

plus grande majorité des personnes transgenres. Mes voisins ont eu un petit enfant qu’ils ont

nommé Rawdy. Le père est un grand bonhomme, un vrai mâle …et Rawdy, c’est un vrai nom

de petit garçon ! Mais Rawdy a fait savoir très tôt à ses parents qu’il était une fille. Et ces

derniers l’ont accueilli cette fille sans un moment d’hésitation. Qu’est-ce que Rawdy décidera

de faire à l’adolescence, cela on le verra et ce sera son choix. Si vous pensez au scénario

d’une petite fille qui n’a pas cette écoute : « ne fait pas confiance, ne soit pas proche, n’aime

pas, ment, cache-toi, sois prudente ». Ce sont les types de scénario qui vont réagir. Ce n’est

pas le scénario qui forme la dysphorie de genre, c’est la dysphorie de genre qui va créer le

scénario. C’est une des choses les plus importantes que nous devons garder à l’esprit en tant

que thérapeute et conseiller. Aux États-Unis, 3% des adultes entament une psychothérapie,

90% de de la population transgenre suit une psychothérapie. Ce n’est pas parce qu’être

transgenre est pathologique. Non ! c’est parce qu’être transgenre est de vivre un enfer.


PBa : Je voudrais en venir maintenant à cette question de l’Etat Civil qui est le second

élément de l’environnement social de la personne transgenre que je souhaiterais aborder. Je

parlerai essentiellement de la situation française qui est celle que je connais le mieux. Pour les

autres pays, je vous renvoie à l’étude fort bien faite du Conseil de l’Europe.15


Bb) L’Etat Civil.

Il est possible en France d’obtenir un changement d’Etat Civil (sans opposition de la Cour de

Cassation) depuis 1992. Jusqu’à ce jour la procédure était lourde notamment à cause de la

position des psychiatres sur cette question du transgendérisme et à l’exigence qu’il y avait

encore jusqu’à l’année passée d’avoir subi une opération chirurgicale ou stérilisation pour

changer de sexe. La loi « justice du XXIème siècle stipule bien que : « le seul fait de ne pas

avoir subi de traitements médicaux, une opération chirurgicale ou une stérilisation ne pourra

pas fonder un refus de faire droit » à la demande de changer d’Etat Civil. La décision est donc

bien laissée au bon vouloir d’un juge et selon les différents tribunaux.

C’est au demeurant une avancée bien timide au regard de la revendication des associations

trans’ « d’une procédure libre et gratuite dans les mairies » comme c’est le cas en Argentine, à

Malte, au Danemark, en Colombie, en Irlande ou en Norvège.16

Pourquoi ne pas considérer comme le réalisateur du film « Trans, c’est mon genre » qu’« il est

temps de les reconnaître et de leur donner les mêmes droits qu’aux autres. L’article premier de

la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen promet la liberté et l’égalité à l’humanité

dans son ensemble. Mais quel sort réserve la loi à ceux dont cette même humanité ne peut pas

rester enfermée dans le « h » et le « f » que l’état civil leur a attribué à la naissance ? ».17

Un participant : Je me posais la question de savoir si cet impact sur les familles, sur la

société que vous soulevez sont limitées aux transgenres où touchent également d’autres

questions d’ordre sexuel.

B.C : Cette question pourrait prendre toute une journée. Les environnements familiaux et

sociaux sont très étroitement liés au scénario de la personne par rapport à des difficultés

d’ordre sexuel. Il y a une expérience sexuelle, une expérience du genre et leur expression

sociale. Elles peuvent être liées, mais pas nécessairement. En termes d’homosexualité et de

préférences sexuelles par ex., c’est un domaine où il y a eu de profonds changements culturels

et sociétaux. Si nous revenons une génération en arrière, ces questions des désirs sexuels

pouvaient rencontrer les mêmes difficultés que celles relatives au genre. J’ai grandi dans une

famille tout à fait moyenne ; dans ma famille élargie, il y avait deux couples de lesbiennes. Il

ne fut jamais dit qu’elles étaient lesbiennes. Ainsi, il y avait notamment Mac et Réda. Mac

était très masculine et Réda féminine. Plus tard, à mon adolescence, lorsque je dis à mes

parents je ne sais pas si je suis homosexuel, hétérosexuel ou autre chose, il y eu une « forme »

d’acceptation. Maintenant, lorsque je regarde en arrière, Mac était probablement transgenre.

Mais ce langage, ce cadre n’existait pas à l’époque.

Un participant : Dans certains pays, on retrouve ces mêmes difficultés liées à la culture du

pays.

Une participante : Je me demande si aux Etats-Unis on peut vivre heureux en étant un jeune

homosexuel ou une jeune lesbienne parce qu’en Allemagne il y a une forte discrimination

mais il y a beaucoup de progrès qui sont faits d’éduquer les personnes, les parents.

BC : Oui ! Aux Etats-Unis, il y a de plus en plus de mouvements d’adolescents pour une

acceptation de leur genre et évidemment cela va dans le sens de se sentir bien.

Un participant : Je suis homosexuel, j’ai 50 ans et j’ai traversé toutes les étapes. Il y a eu en

Angleterre une évolution qui a permis de nous faire largement accepter ; mais il y a un retour

en arrière. Maintenant les politiciens veulent s’emparer de la question. Par ex. aujourd’hui

pour la Marche des Fiertés, le nombre des participants autorisés est limité et pour pouvoir y

participer, il faut être membre d’une organisation spécifique. La question que je me pose est :

est-ce que nous devons adhérer à une association LGBTQ ou est-ce que nous avons besoin

d’un espace beaucoup plus large où chacun peut être ce qu’il est, où nous serions acceptés et

bien vus ?


BC : Nous partons dans plusieurs directions ; mais ce que l’on peut voir dans ces questions de

genre restent très volatiles. Par ailleurs, la question sous-jacente est qu’est-ce qui fait que la

honte, le jugement restent attachées à un aspect de notre sexualité. C’est une question qui

revient constamment.


PBa : Les personnes LGBT qui consultent en France un généraliste hésitent beaucoup à parler

de leur sexualité de peur des discriminations et les médecins qui souvent manquent de

formation sur le sujet, n’abordent pas plus la question, ce qui peut fausser le diagnostic.18

En matière de transition pour les personnes transgenres en France par ailleurs, Vincent

GUILLOT, un activiste intersexe breton, docteur de l’Université Paris 8 et l’un des fondateurs

de l’Organisation Internationale des Intersexes (OII), fait pour sa part, la distinction suivante :

« La grande majorité de ces personnes sont suivies en ville, elles ont choisi leurs médecins et

sont généralement satisfaites de leur accompagnement. A l’opposé, celles qui ont choisi le

parcours auprès d’équipes hospitalières souffrent et bien souvent, lorsque cela leur est

possible, abandonnent à plus ou moins longue échéance ce circuit pour rejoindre la médecine

de ville » Pour lui, ces difficultés tiennent à l’utilisation par les équipes hospitalières de

protocoles qui restent des carcans dogmatiques et passéistes.19

Je souhaiterais maintenant aller un peu plus loin sur ces questions médicales.

C) Les pressions du milieu médical

La question centrale est sans aucun doute les rapports des personnes transgenres avec le

milieu médical. On peut penser qu’aujourd’hui, les médecins considèrent les transgenres

comme une variation du statut humain et donc des humains à part entière et non plus une

aberration, un phénomène qui relève de la tératologie. Et que des horreurs comme ce qui s’est

passé aux Etats-Unis à la fin du XXème sont difficilement possibles aujourd’hui, mais elles

montrent d’où l’on vient. Un transsexuel FTM, Robert EADS a reçu un diagnostic de cancer

ovarien. Il se fera refuser des soins par une douzaine de médecins du fait de sa condition

transsexuelle. Il en mourra. Un documentaire « Southern Comfort », réalisé par Katie Davis

en 2000 relate les derniers mois de sa vie dans un groupe de soutien de sudistes transsexuels

appelé « Southern Comfort », clin d’oeil à un alcool créé à la Nouvelle-Orléans. Le

documentaire a remporté plusieurs prix, notamment le Grand Prix du Jury, au Festival du film

de Sundance, le Premier Prix, au Festival international du film de Seattle, et le Prix Spécial du

Public, à la Berlinale.20

.Historiquement, le transsexualisme a été inclus dans le Manuel diagnostique et statistique des

troubles mentaux (DSM) de l'Association américaine de psychiatrie (APA). Dans la version

du DSM-5, le transsexualisme a été retiré en tant que diagnostic et un diagnostic de dysphorie

de genre a été créé à la place (en 2012) Cette modification a été apportée pour refléter le

consensus des membres de l'APA sur le fait que le transsexualisme n'est pas un trouble en soi

et que les personnes transsexuelles ne devraient pas être stigmatisées inutilement. En incluant

le diagnostic de dysphorie de genre, les personnes transsexuelles peuvent encore avoir accès

aux soins médicaux relatifs à la transition.

De la même façon, la World Professional Association for Transgender Health (WPATH), et de

nombreuses personnes transsexuelles, ont recommandé le retrait du transsexualisme du

chapitre de la santé mentale dans la prochaine édition de la CIM, la CIM-11 (qui devrait être

publiée en 2017).

Le principe 18 des principes de Jogjakarta, un document relatif au droit international des

droits de l'homme, affirme qu’un diagnostic associant transsexualisme à maladie mentale

constitue de la maltraitance médicale

Côté français restons modeste, la psychiatrie française reste marquée par la psychanalyse pour

laquelle on est ou de sexe mâle ou femelle et que c’est biologique. Pour l’école lacanienne, le

transsexualisme est une psychose dans laquelle le sujet présente un délire : être né dans le

mauvais corps. On ne peut aussi oublier que le transsexualisme n’est plus une maladie

mentale en France seulement depuis un décret de Février 2010 du Ministère de la Santé.21


D-) La souffrance des personnes


Je voudrais insister maintenant sur quelque chose que nous rencontrons tous dans nos

cabinets, en l’occurrence : la souffrance.

Comme le souligne Colette CHILAND, psychiatre au Centre Alfred Binet à Paris, auteure

d’un ouvrage sur le transsexualisme22, lors de la transition, sur le plan chirurgical, des

complications peuvent survenir : sténose du néo-vagin, fistules, complications urinaires,

gangrène de la greffe (phalloplastie) etc. Elles sont passées sous silence ou minimisées. Certes

on cherche à améliorer les techniques. C’est tout de même une chirurgie qui n’est pas

anodine.

S’ajoute de toute façon un sentiment d’incomplétude. Comme le décrit STOLLER23 à propos

d’une patiente ayant subi une vaginoplastie : « Quand il lui fut offerte la possibilité

d’entreprendre une vaginoplastie, elle insista pour qu’elle fut réalisée. Par la suite lorsqu’on

lui demanda comment elle se sentait maintenant avec un vagin, elle répondit : « c’est

différent, c’est mieux, c’est un pas en avant, je me sens comme tout le monde maintenant. »

Ceci n’est pas littéralement vrai. Une autre fois, elle répondit clairement qu’elle se sentait

presque comme les autres filles et que c’était profondément satisfaisant, mais qu’elle ne

pouvait échapper à la conscience que son vagin n’était pas un vagin avec lequel elle était

née. »

Reste que cette transformation souvent douloureuse est généralement considérée

fondamentale par nombre de transsexuels du moins jusqu’à il y a peu (nous reviendrons sur ce

point). Et pour l’illustrer, je reprendrai une anecdote citée par Colette CHILAND dans le

même ouvrage : à un patient qui venait d’être réassigné, son chirurgien affirma à propos de ce

nouveau sexe : « C’est un simulacre ». Et le patient répondit : « Non docteur, c’est un

symbole. »


E.) Les difficultés d’intégration sociale


Pour le même Vincent GUILLOT précédemment cité, dans le même article, ses activités de

travailleur social lui font dire : « Le regard sociétal a lui aussi bien changé et la transidentité

n’est plus seulement « trash » (ou alors dans des médias dédiés) mais porte dorénavant sur un

vécu beaucoup plus lisse, plus conventionnel et véhicule le message que les trans’ sont des

personnes comme les autres et que l’on peut être trans’ heureux/euses et épanoui. De plus, bon

nombre de trans’ se vivent à visage découvert auprès de leur entourage, de leurs collègues et

voisins et les ruptures familiales sont beaucoup moins nombreuses qu’auparavant. Somme

toute, les trans’ ne rencontrent pas beaucoup plus (mais encore trop) de stigmatisation que les

homosexuels/elles, ce qui est une avancée énorme si l’on tient compte de la rapidité de

l’évolution du regard sociétal sur les transidentités. Bien sûr, comme au sujet de

l’homophobie, du sexisme, du racisme, il y a encore énormément de chemin à parcourir, mais

les frontières ont bougé. » Malgré cette dernière nuance, il me semble que cette vision est un

peu optimiste vis à vis de la situation actuelle en France, même si elle est extraite d’un article

paru dans une revue de psychiatrie il y a 6 ans.

Je ne peux que citer un documentaire présenté il y a peu de temps à la télévision française et

où l’on voit que l’acceptation du changement de l’identité, de « transition » sur le lieu de

travail n’est pas chose facile.24

Reste que Vincent GUILLOT considère qu’en France « la question trans’ est et ne saurait être

autre chose qu’une question sociétale, qu’une question politique au même titre que n’importe

quelle minorité. Lorsque nous parlons de question trans’, il ne s’agit nullement de savoir si

ceux-ci sont ou ne sont pas porteurs d’un quelconque syndrome psychiatrique. La question ne

se pose pas au regard des milliers de personnes ayant « transitionné » et menant une vie

conforme à ce que la société attend d’elles. L’évolution sociétale au quotidien est actée et

comme tout un chacun, selon son statut social, un/une trans’ aura ou pas accès à ses droits

selon son statut social et non pas selon son statut de trans’. Cette notion est importante pour

comprendre l’évolution incroyable de la question trans’ au sein de la société française (et

occidentale en général). Trouver ou garder un emploi, un logement, accéder à une

domiciliation bancaire, obtenir un crédit, étudier, toutes ces choses du quotidien qui étaient

quasi impossibles aux trans’ il y a quelques années sont désormais possibles pour celles et

ceux qui ont eu accès à l’éducation de par le statut social de leurs parents. Celles et ceux qui

n’ont pas eu cette opportunité se voient encore fermer les portes et restent dans la précarité

(parfois extrême) comme n’importe quelle personne issue des classes populaires. La

transidentité n’est plus en soi un facteur excluant mais reste un facteur aggravant de

l’exclusion. Être jeune et issu d’un milieu pauvre est un facteur primordial d’exclusion par

exemple, que l’on soit trans’ ou pas. En revanche, être jeune, pauvre et trans’ est encore plus

excluant et obère bien souvent par exemple toute possibilité d’accéder à un foyer et encore

plus d’accéder à un emploi. » Beaucoup d’ailleurs vivent de subsides sociaux. Il y a

clairement dans la prise de position de Vincent GUILLOT la volonté de ne pas psychologiser

la transidentité. Il précise d’ailleurs : Les trans’, de patients « sont devenues(e)s acteurs/trices

et échappent désormais à cette volonté de mainmise sur leur vie, rejoignant ainsi n’importe

quel citoyen. Dès lors, la psychiatrisation des trans’ n’a plus lieu d’être, c’est un réseau

d’accompagnement pour l’accès aux droits qu’il est nécessaire de construire. . . »

Je trouve personnellement cette vision très optimiste. Je pense aux difficultés que rencontre

une de mes clients à être accepté dans son identité féminine. Ce commentaire me fait aussi

penser à un documentaire précédemment cité montrant également les difficultés à

transitionner sur le lieu de travail.25

[Après une pause l’atelier s’engage sur une série de questions-réponses. Bill Cornell invite

les participants à poser des questions qui lui permettront d’ordonnancer le débat ]


Une participante : J’ai beaucoup de personnes homosexuelles qui viennent en consultation.

Et de temps en temps j’ai des personnes qui ne savent pas si elles sont hommes ou femmes. Et

c’est une question réellement difficile pour moi parce que je n’ai vraiment pas la réponse. Je

me sens bien dans mon corps de femme. Mais si je ne savais pas que je suis une femme, je ne femme.J’aimerais bien que l’on prenne quelques minutes pour parler de cette questionde l’identité sexuelle. Comment questionner, comment faciliter, commentdécouvrir le monde d’un client quand il ne le sait pas vraiment ?

Une participante : Je me suis posé des questions à partirde ce que tu as dit que le scénario commençait dans la façon dontl’environnement réagissait au ressenti et à l’expression d’un enfant. Et je mesuis dit : mais qu’est-ce qui fait, au fond, que l’on colleidentitairement à ses caractéristiques sexuelles ou pas. Pourquoi moi, en tantque femme, je me suis toujours senti petite fille ? Mais pourquoi, pourune autre femme, ce peut ne pas l’être ? Et cela me pose vraiment desquestions à partir de ce que tu as dit.

Une participante : Par rapport aux personnes transgenres,pour quelle raison il y a plus des transitions MTF que FTM ? Est-cebiologique ? Psychologique ? Psychobiologique ? Certains disentque cela dépend de la manière dont l’identité sexuelle se construit. Notammentque la construction de l’identité sexuelle de l’homme est plus fragile car ellese fait par différenciation d’avec la mère, ce qui n’est pas le cas des femmes.

Une participante : Pourrais-tu parler de la question de lafluidité des genres et notamment comment cette question est abordéeactuellement sur la côte Ouest des Etats-Unis ?

Une participante : Comment en analyse transactionnelleexplique-t-on ces variations d’identité ?

Une participante : Je travaille avec des gens qui sontvictimes de torture et de violence. Dans un cas auquel je pense, je me demandesi l’homosexualité n’est pas le résultat d’un traumatisme.

Un participant : Pourriez-vous parler desintersexes ?

B.C: Nous sommes limités par le temps etcette question, les intersexes ou hermaphrodites, mériterait d’amplesdéveloppement.

P.Ba : Je vous recommande la lecture du livred’Anne Fausto-Sterling sur ce sujet. Pour information, il nait en France tousles ans 200 bébés intersexes.26

B.C : OK.Je vais débuter avec le sujet des préférences sexuelles pour traiterensuite des questions de l’identité de genre et de transgenre, de la variationd’identité de genre.

Laquestion de la compréhension de l’expérience transgenre se déploie trèsrapidement. Il est dorénavant clair que les théories anciennes à ce sujet nesont plus valables. On commence juste à comprendre la nature réelle de cesexpériences. Est-ce biologique, est-ce psychologique ? C’estindéniablement relié. Ce qui devient clair de plus en plus en matièred’orientation sexuelle et de préférence sexuelle d’une part et d’identité degenre d’autre part, est qu’il y a un large spectre. Donc une des choses lesplus difficiles dans ces questions : suis-je homosexuel ? suishétérosexuel ? Suis-je un garçon ? Une fille ? est le fait quele raisonnement binaire est tellement ancré dans nos modes de pensée. Est-ceque les personnes choisissent d’être gay ? Est-ce de naturebiologique ? Y a-t-il les deux éléments ? Dans quelle mesure lesconditions de vie influencent ce choix ?

Sil’on parle de l’orientation sexuelle, quels sont les facteurs qui influencentl’identification d’une personne d’être plus ou moins homosexuelle, plus oumoins hétérosexuelle ? Il y a une multiplicité de facteurs. Le premier estl’attraction physique, sexuelle. De quel genre le corps me paraît le plusattirant ? Et là-dedans il y a plein de variations possibles : queltype de corps d’homme je trouve attirant ? Quel type de corps defemme ? Il y a toutes ces variations. Pouvons-nous nécessairementexpliquer cela ? Non. Dans certains cas, on trouve clairement un scénarioculturel : un homme est beau parce qu’il est comme cela, une femme estbelle parce qu’elle est comme cela. Je me souviens de la supervision d’un jeunepsychologue qui faisait systématiquement un très mauvais choix de femme.C’était très étonnant. Nous avons parlé très franchement de ses relationssexuelles. Et finalement, ce qui apparut, c’est que la seule chose quil’attirait, l’excitait c’était les seins. C’était…très sélectif ! Il avaitdes moments superbes ; mais il y a bien d’autres choses que des seins.L’attirance physique était très claire mais les autres composants étaientplutôt vagues. A un moment donné, cela devenait problématique.

Il y a donc l’attirance physique ; ensuite il y a le comportement sexuel qui a de nouveau trait

au comportement de genre : comment est-ce que je montre mon intérêt sexuel ? J’ai à la

maison un jeune ami noir. Il est homosexuel. Il a vécu dans mon quartier dont l’environnement est très très rude. Un jour je lui ai demandé comment cela avait été de

grandir dans un tel environnement en étant noir et gay. Il répondit qu’il s’était identifié

initialement comme masculin, qu’il ne se savait pas gay jusqu’à ce qu’un homme l’approche

et lui dise : tu ne veux pas essayer quelque chose ? Je n’étais pas attiré par lui, mais à partir du

moment où nous avons eu des relations sexuelles, là je me suis dit que j’étais vraiment

homosexuel. C’était donc le comportement sexuel. Qui l’initiait ?

Il y a ensuite les fantasmes sexuels. Ils sont une part très importante de l’orientation sexuelle.

Et pour nombre de gens, tout au long de leur vie, il peut y avoir une séparation extraordinaire

entre leur conduite sexuelle et l’attirance sexuelle qu’elles vivent dans leurs fantasmes. Ce qui

donne une force si importante à la pornographie, c’est qu’elle offre au gens un canal pour

leurs fantasmes qu’ils ne peuvent satisfaire dans leur comportement sexuel. Ce n’est pas

inhabituel qu’un homosexuel regarde une vidéo hétérosexuelle et vice-versa.

Il y a aussi la préférence émotionnelle. Je connais beaucoup de couples de même sexe où la

composante sexuelle n’est pas aussi importante que dans d’autres couples, où l’aspect

émotionnel prédomine.

Il y aussi des facteurs sociaux. Aux Etats-Unis, il y a de plus en plus de jeunes notamment qui

s’identifient comme « queer »27, ce qui est une identification positive. Et non comme gays ou

homosexuels.

Une participante : mais que signifie queer ?

B.C : C’est le refus d’accepter une partition binaire, d’être mis dans une case. Je reviendrai

plus tard sur ce point.

Il y a 5 ans, il y a eu une étude sur internet sur de 18.000 personnes sur 48 pays : un

questionnaire anonyme sur les préférences sexuelles, l’orientation, les émotions. Résultats :

3.000 personnes s’identifiant comme clairement homosexuelles et 9.000 hétérosexuelles.

Donc est-ce biologique ? En partie. Psychologique ? En partie. Mais lorsque l’on est assis face

à une personne qui se pose cette question, nous avons besoin d’explorer tous ces composants.

Une partie de notre travail de thérapeute est de tolérer l’incertitude. Les personnes vont

souvent vouloir que ce soit toi qui sache. Mais nous ne savons pas. Mais nous savons quel

type de question nous pouvons poser, au sujet de quoi nous allons nous montrer curieux et

ouvrir un espace pour que les gens puissent réellement décrire tous les différents aspects de

leur sexualité. Et beaucoup de personnes homosexuelles et transgenres ont passé une longue

partie de leur vie à se cacher. Elles ont donc une sensibilité très forte vis à vis de tout signe de

désapprobation. Très souvent, je rencontre des thérapeutes qui me disent je n’ai jamais eu

pour clients des homosexuel(les) ou des transgenres.

Une participante : On peut aussi se poser la question dans un environnement qui est

majoritairement hétérosexuel quelle signification pourrait-on accorder à l’existence d’un

thérapeute ayant majoritairement des clients homosexuels ?

P.Ba : La position du thérapeute est aussi parfois délicate. Je parlais à la pause avec une

collègue du Kazakhstan. Dans ce pays, si vous êtes homosexuel, vous êtes tué. Quelle doit

être la position du thérapeute ?

B.C : Nous devons travailler dans le contexte social et des personnes. Nous ne pouvons pas

l’ignorer. Il y a quarante ans, la décision de faire un coming out se faisait dans un contexte

bien différent de celui d’aujourd’hui. Dans certains pays aujourd’hui, cela peut être extrêmement dangereux àla différence de l’Angleterre, la France ou les Etats-Unis. Dans notre travail,nous pouvons avoir à accompagner les personnes dans un processus de deuil. Je me souviens il y a quelques années d’unhomme homosexuel qui se battait énormément par

rapport à sa sexualité (j’ai écrit à ce sujet). Tout d’abord, il a travaillé avec un

psychothérapeute qui voulait en faire un hétérosexuel ; cela n’a pas marché. Ensuite, il a eu un

thérapeute qui pensait qu’il fallait qu’il affirme son homosexualité. Cette thérapie a fait plus

de mal que la précédente. Il l’humiliait par rapport à sa lutte vis à vis de son homosexualité. Il

avait besoin d’un thérapeute qui ne prenne pas position, qui le laisse se battre. Et c’était

douloureux. Il était marié, il avait des enfants. Sa femme connaissait son débat intérieur dès

son mariage. C’était un couple magnifique, mais ils n’avaient pas de relations sexuelles sauf

s’il fantasmait qu’il était avec un homme. Un jour, il lui dit : « Je vais te quitter parce que tu

mérites d’avoir un homme qui désire ton corps. Tu le mérites. » Ils continuent d’avoir une

relation très aimante ; mais il ne pouvait pas se donner cette même permission à lui-même. Il

a petit à petit accepté d’être homosexuel et il a développé une vie fantasmée satisfaisante. A

ma connaissance, il ne s’est jamais autorisé à avoir un amant homme.

Donc, lorsque l’on travaille avec quelqu’un dont l’orientation pourrait être cause d’être tué, il

faut l’accompagner dans un processus de deuil.

PBa : Je voudrais dire que cette question ne se pose pas seulement à cette collègue qui vit

dans un pays éloigné des nôtres. Mais vous, collègues italiens, français, allemands ou anglais

vous serez peut-être amenés un jour à avoir dans votre cabinet des immigrants venant

d’Afrique ou du Moyen-Orient qui ne peuvent pas parler à leur entourage de leur sexualité. Et

j’ai dans la tête le récit de sévices sérieux faits à des immigrants par leur entourage dans un

centre d’accueil en Autriche… mais cela aurait pu être n’importe où ailleurs en Europe.28

Une participante : Bill, je viens de découvrir à travers ce que tu as dit au sujet du deuil. Mon

père était gay. Il était né en Tunisie il y a 80 ans. Il était dans cette génération le plus vieux fils

du plus vieux fils du plus vieux fils. Son père était général. Il souhaitait que tous ses fils

deviennent des généraux. Mon père s’est marié et a eu 4 enfants. Il a immigré aux Etats-Unis

lorsque j’étais encore très jeune. C’était un homme extrêmement sensible ; on voyait toujours

ses émotions dans ses yeux. Il a été chassé de la famille lorsque son fils aîné a découvert sa

sexualité. Il est parti au Mexique alors que nous vivons en Californie. Il a vécu là-bas les

dernières trente années de sa vie dans une communauté homosexuelle. Officiellement, nous

étions au courant de rien. Il est décédé il y a deux ans. J’avais une très forte proximité avec

mon père. Je lui ai demandé de venir auprès de lui lorsqu’il m’a annoncé que sa vie

s’achevait. Il a essayé de me dire quelque chose. Je reconnais les signes qui indiquent que

quelqu’un veut dire quelque chose d’important. Il n’a pas pu le faire. Et lorsqu’il est mort, j’ai

pris ses cendres et je les ai amenées à Mexico. Je les ai amenées à sa communauté que je ne

savais pas être gay. Et ce sont eux qui me l’ont dit. Ce fut une telle révélation, soudain tout

vint à la lumière. J’ai suivi tout un processus de deuil, mais il manquait toujours quelque

chose que j’ai compris à travers ce que tu as dit...son processus de deuil à lui. J’avais besoin

de m’exprimer pour que je puisse continuer à t’entendre, mais j’aimerais que tu me dises

qu’est-ce que je dois faire maintenant avec cela ?

B.C : Si j’étais à ta place, j’aimerais connaître l’homme avec qui il a passé ses dernières

années. J’y retournerais.

Une participante : Cela fait sens. J’ai l’impression que cet homme attend cela car il est le

seul contact qu’il a avec la famille.

B.C : Lorsque nous travaillons avec des personnes qui sont à la marge à cause de leurs

préférences sexuelles, d’une certaine manière nous avons à être soutenant et ce n’est pas si

simple car il y a des pertes inévitables et elles ont besoin d’être reconnues. Dans le prochain

numéro du TAJ qui est dès à présent en ligne et dont le titre est « Gender, sexuality and

identity » (juillet 2017), j’ai fait l’interview de Vernon Rosario qui est un psychiatre gay

spécialisé dans le travail avec les adolescents transgenres. Le coéditeur a fait une interview

avec Jack Descher, psychiatre et psychanalyste. Ils sont de deux générations différentes , mais

l’un comme l’autre a raconté son histoire de manière très personnelle. Comment ils ont réussi

à accepter leur propre orientation ; les tragédies qui ont eu lieu dans la communauté gay dans

les années sida et à nouveau cet interface entre le personnel et le politique. Il y a aussi un

article très personnel de Carole Shadbolt, psychothérapeute en analyse transactionnelle, à qui

l’on a demandé de former des femmes musulmanes très conservatrices, profondément

religieuses. Carol, lesbienne depuis 40 ans, savait que les femmes savaient quelque chose.

Elle a pris la décision de faire son coming out. Ces femmes ont été profondément curieuses et

respectueuses.

Une participante : Pour les personnes dont la vie est en danger, le travail est de les

accompagner dans ce processus de deuil. Un de mes clients est homosexuel et syrien. En

Syrie, les homosexuels sont tués. Il a eu des expériences très difficiles avant de venir en

Roumanie. J’imagine qu’il y a quelque chose de très spécifique à faire avec ces personnes.

J’ai travaillé sur la perte de sa famille, de sa communauté. Quand ses parents l’ont découvert,

ils l’ont envoyé chez un psychiatre pour être soigné. Maintenant il se cache vis à vis de ses

parents, car ses parents pensent qu’il est guéri. Je me demande si le travail de deuil demande

dans un tel cas un travail particulier dans la mesure où la vie de la personne est en danger.

B.C : Je ne sais pas s’il faut un travail spécifique. Une partie de notre travail thérapeutique est

de l’aider à trouver une forme d’acceptation d’être homosexuel tout en reconnaissant le coût à

payer de la perte.

Un participant : Je travaille avec des adolescents et je me demande à quelles étapes de

développement il faut être particulièrement attentif.

B.C : Je voudrais poursuivre sur les expériences transgenres et ensuite je reviendrai à cette

question.

Si nous examinons la signification de transgenre, elle a beaucoup évolué au cours des 50

dernières années. J’ai précédemment indiqué que l’âge du client suscite des combats

différents. Pour les personnes transgenres ayant 50, 60, 70 ans ; ils auront vécu ce monde de

MTF et FTM. A cette époque et dans ce cadre de référence là, nous sommes toujours dans un

caractère binaire du genre : je ne suis plus un homme, je me transforme pour devenir une

femme et inversement. Et ce changement a essentiellement à voir avec des changements

physiques importants et donc des opérations chirurgicales de changement de sexe. Dans le cas

MTF, Bruce, le mec, devient Kathleen une superbe femme aux beaux cheveux et aux seins

splendides. Franchement, combien d’entre vous voudrait être ainsi ? Dans cet extrême,

l’identification au genre était une identification au corps. On prenait « le train de la

réassignation » avec une évaluation psychiatrique, un diagnostic de dysphorie de genre et

vous commencez à vous habiller différemment, vous vous montrez en public, puis vous

prenez des hormones et enfin vous subissez une opération chirurgicale. C’était la séquence habituelle. Pour certains, c’est encore le cas. Le résultat pour certains est profondément

satisfaisant. Mais pour beaucoup, c’est extrêmement décevant parce que l’on peut créer

l’apparence de l’autre genre, mais vous n’avez pas vraiment l’expérience corporelle de l’autre

genre.

PBa : Ce que disait une femme en soulignant qu’elle n’était pas née avec un vagin.

B.C : Après l’opération chirurgicale de réassignation, les personnes ont vraiment besoin de

temps, de soutien pour affronter ce manque, cette déception : « Voilà ce que j’espérais et la

réalité, l’expérience vécu est différente ». Après l’opération, les personnes font souvent

l’expérience d’une dépression sévère, grave, deviennent suicidaires ou vont effectivement se

suicider.

PBa : Et le taux de suicide est nettement plus élevé dans cette communauté que dans la

moyenne de la population.29


B.C : Ainsi, après la transition, la thérapie n’est pas finie. En fait, elle ne fait que commencer.

Et à nouveau, l’on retombe sur la question du deuil, de la déception. J’ai traversé tout ce

processus long et douloureux et cela ne marche pas réellement.

Un participant : Dans le coming out, il y a un processus similaire.

Un participant : Ce peut être effectivement vécu comme une libération dans la communauté,

mais c’est par ailleurs un processus qui peut être douloureux.

B.C : Nous avons abordé l’histoire de ce que c’était être transgenre auparavant. C’est en train

de changer. Nous avons une sorte de période intermédiaire, celle des personnes qui sont

actuellement dans la trentaine, quarantaine qui ne pensent pas à eux en termes de MTF ou

FTM. Ils se pensent en trans’ homme ou trans’ femme. Et c’est une différence très importante.

Ils s’identifient trans’ plutôt que l’un ou l’autre genre habituel. Par ex. je travaille avec un

Trans’ homme qui est psychiatre qui était en dépression lorsqu’il est venu me voir. Je n’avais

alors aucune idée qu’il était trans’. Une fois qu’il a compris la façon dont je travaillais, il m’a

dit qu’il était trans’. Je lui ai demandé alors quelles avaient été ses difficultés à pouvoir me le

dire. Mon thérapeute précédent était très excité à l’idée d’avoir un client qui est trans’. A

l’époque tout le monde était très excité à l’idée d’avoir un client borderline. Mais peu importe.

Il n’avait pas envie de me le dire. Il s’identifie comme trans’ et homme dans sa présentation.

On lui a retiré les seins. Il a son vagin. Il vit dans un mariage hétérosexuel, sa partenaire est

une femme. Il s’identifie comme hétérosexuel. Il est un homme avec un vagin. A

l’adolescence, il s’imaginait être homosexuel ou lesbienne. Dans notre travail, nous

travaillons maintenant sur certains aspects de sa dépression dont la perte de désir sexuel. Et il

décrit ceci : – et j’ai entendu cette description de plusieurs personnes trans’ - à cause des

hormones mâles qu’il prend sa peau a changé, l’expérience qu’il a de son corps est très

différente, la sensualité de sa peau dont il se souvient dans son corps de femme lui manque. Il

n’a plus l’expérience des sens qui soutenait son attirance sexuelle. Il est dans une lutte. Est-ce

que je sais quels choix faire maintenant ? Je l’accompagne dans la recherche de ses différentes

variantes. S’il réduit les hormones masculines pour retrouver des sensations corporelles

perdues, il va perdre un certain nombre de ses caractéristiques masculines. Il s’identifie

clairement à un homme. Donc, il se demande si je perds un certain nombre de caractéristiques physiques, est-ce que subjectivement, je me sentirais encore homme ? C’est une expérience

très fréquente dans l’impact du traitement hormonal. Les personnes n’ont plus la qualité du

désir sexuel, l’excitation qu’elles avaient avec l’autre et cela leur manquent. Donc, elles ont

l’identité, mais il y a une perte dans le corps. Ce sont ces types de chose qu’il faut explorer et

créer l’espace pour que la personne puisse graduellement leur trouver leur place. Et ce n’est

pas seulement une décision psychologique. Les personnes ont besoin d’une période de temps

pour expérimenter au plan physiologique, pour trouver un équilibre.

Je veux maintenant parler des générations plus jeunes chez lesquelles il y un rejet très net du

caractère binaire du genre. De ce fait, le terme le plus commun est genre queer. Il y a une

fluidité dans l’identification de genre et dans les préférences sexuelles. Et souvent beaucoup

d’expérimentations qui dureront toute l’adolescence et la vie adulte. J’évoquais tout à l’heure

Vernon Rosario ; il est très prudent dans l’énonciation d’une catégorie de genre pour ses

patient/e/ s. Son travail est de créer un espace pour ces adolescentes où ils puissent trouver

tout ce dont ils ont besoin pour se définir. Un de mes fils travaille dans un bar à Pittsburg et la

plus part du personnel fait partie de la communauté punk dont de nombreux queer punk. Cette

équipe est extraordinaire ! On ne se pose pas la question qui est homme, qui est femme et l’on

s’amuse. Il y a une grande liberté où l’on défie les vieilles notions de ce que signifie être un

homme ou une femme. Ces jeunes ne sont plus enfermés dans ce dilemme. Dans la vingtaine,

trentaine il commence à y avoir plus de cohérence, mais toujours de la fluidité.

Je reviens maintenant à la question du développement.

Les enfants homosexuels et certainement les personnes transgenres ne passent pas par les

stades de développement habituels ; ce qui nous ramène à la question du scénario. A quoi

ressemble la période oedipienne pour ces enfants ? Avec quel parent s’identifient-ils ? La

période de latence qui est habituellement la période de consolidation de genre est une période

insupportable pour eux. Il n’y a pas cette période où ils peuvent se dire : voilà j’ai mon corps

d’homme ou j’ai mon corps de femme. C’est une expérience constante de ne pas

« correspondre ». Et à nouveau comment est-ce que cela se formule en termes de scénario ?

Quand on travaille avec des personnes gays ou transgenres sur le scénario et que l’on pense

aux premières années de l’enfance, la période de latence est extrêmement importante. On ne

regarde plus seulement la famille nucléaire : papa, maman, l’enfant. La fratrie,

l’environnement, tous ces différents éléments sont extrêmement importants pour la formation

du scénario. Pour l’adolescence, de même, il n’y a pas le format habituel. Si tu es transgenre

et que tu n’es pas accepté dans ta famille, l’adolescence est juste un enfer parce que tu as

besoin de cacher qui tu es.

d’attendre que l’enfant par son comportement et ses expressions détermine lui-même son

sexe.

PBa : Sur cette question de l’enfance des personnes intersexes, je vous invite à lire le très

beau livre de Jeffrey Eugenides « Middlesex »31. Un passage relate la démarche d’un jeune

hermaphrodite, Cal, qui est amené par ses parents chez un psychiatre dans les années 70. Au

cours de la consultation, il réussit à lire le diagnostic marqué par le médecin : Hypospadias.

La consultation achevée, il se précipite dans une bibliothèque publique de New-York et

consulte dans le dictionnaire Webster la définition du terme hypospadias. Il y découvre

l’enchaînement suivant :

· Hypospadias (néo. Latin du grec, individu affecté d’hypospadias de hypo prob. de

spadon, eunuque, de span, déchirer). Malformation de l’urètre caractérisée par un

méat urinaire situé à la face inférieure de la verge. V. syn. EUNUQUE.

· Eunuque – 1. Homme châtré ; particulièrement, qui gardait les femmes dans les

harems ou fonctionnaire à certaines cours orientales. 2.Homme dont les testicules ne

se sont pas développées. V. syn. HERMAPHRODITE.

· Hermaphrodite – 1. Etre humain qui a les organes sexuels et de nombreux caractères

sexuels secondaires de l’homme et de la femme. Tout ce qui consiste en une

combinaison d’éléments divers et contradictoires. V. syn. MONSTRE

A l’époque, l’hermaphrodisme est encore classé dans la tératologie. 32

B.C : Sur ce que doivent encore traverser les transsexuels, je vous invite à lire l’histoire

particulièrement émouvante du soldat Chelsea Manning dans le New York Times. 33

Une dernière chose que je souhaiterais souligner, c’est ce changement important qui s’est fait

autour du spectre des genres et du transgenderisme. Ce passage de l’apparence physique du

genre à l’expérience subjective du genre. Il y a une reconnaissance vraiment croissante du fait

que lorsque l’on accompagne les personnes à accepter l’expérience du genre ; elles ont

beaucoup plus de liberté dans le choix de l’expression du genre : « Je suis vraiment capable de

vivre avec mon expérience subjective. Comment est-ce que je la vis ? Comment est-ce que je

l’exprime ? Comment est-ce que je la montre ?» Et cela prend beaucoup de formes

différentes. Notre travail est de soutenir cette recherche.

Une participante : On parle de personnes qui ont conscience de cette notion de transgenre. Je

me posais la question de ceux qui n’en ont pas conscience. Moi, il m’arrive d’avoir en

clientèle un contretransfert, un mal-être où je me dis qu’il se passe quelque chose. La requête

n’est pas centrée sur la question du genre et donc en fait, le processus trans’, je me demande si

cela ne concerne pas finalement tout le monde.

PBa : Autre exemple de difficulté, côté parents cette fois-ci vis à vis de la société. Au Canada,

une famille a décidé de ne pas déclarer à l’Etat Civil un enfant, Storm, dont ils souhaitaient

que le genre ne soit pas immédiatement déterminé. Ils estiment que c’est à l’enfant de choisir

plus tard et non maintenant en fonction des contraintes sociales actuelles30. Je vous laisse

imaginer les réactions que cela a suscité. Nous sommes donc aujourd’hui comme thérapeutes

confrontés à des questions très complexes.

BC : De même, il y a peu de temps encore, pour les enfants intersexes, une décision était prise

pour eux. Cette assignation de sexe était souvent un désastre. Aujourd’hui, la tendance est

B.C : Je pense que dans une certaine mesure oui ; mais, il y a un degré de souffrance très

différent lorsqu’une personne est transgenre. C’est très difficile d’imaginer l’expérience de

vivre dans un faux corps. Et ces expériences peuvent évoluer différemment. Aujourd’hui, la

recherche aux Etats-Unis distingue le « transgender persisters » et les « transgender

desisters ». Les « transgender persisters » sont comme mon voisin Rawdy que j’ai décrit tout à

l’heure. Dès le départ, il peut dire je suis une fille pas un garçon et il persistera

vraisemblablement à l’âge adulte. Les « transgender desisters » sont des personnes qui

s’identifient comme transgenres à l’adolescence, mais qui sont plus dans le refus d’être défini

par le genre. C’est l’affirmation d’une fluidité de genre plutôt que d’identité de genre. Ces

personnes ne chercheront pas à se faire vraisemblablement prescrire des hormones et ne

subiront pas d’opérations chirurgicales. Ces notions deviennent des formes de diagnostic.

Une participante : J’ai une demande auprès des participants de cet atelier. Soyez très

prudents dans la catégorisation de qui est un homme, de qui est une femme. En tant que

femme, en tant que mère de 4 filles, en tant que psychothérapeute, je vois combien il est

difficile pour les femmes d’être défini par une société masculine. J’ai toujours ressenti cela.

Un participant : En termes d’analyse transactionnelle, je dirais qu’il s’agit d’apprendre à

tolérer l’impasse plutôt que de la résoudre.

B.C : Oui, je crois que c’est un très bon cadre de vivre l’impasse plutôt que de la résoudre.


La traduction de cet atelier à Berlin a été assurée par Sylvie Monin. Ria Calonius a participé à sa préparation et réalisé les clichés.


A FEW DEFINITIONS

Sex and gender

Pascal Molinier,professor of Psychology at de Paris University XIII Villetaneuse claims that :Since some 30 years now, it has become a habit to distinguish the biologicalsex (male/female) from the social one (masculin/feminine)…The sex of the individual is understood as a natural category that isself-evident. The gender defines here asa

symmetrical sociocultural construction that defines the roles, the attributes, the functions and

the distribution of activities between the two sexes » and we could add a more feminist

approach as the following: « the gender justifies an organized hierarchy which gives more

privileges to men than women »34. I also like the definition given by Diane Ehrensaft in her book called » Gender born, Gender made »: « Our sexual identity has to do with who we get

into with, our gender identity has to do with who get into bed as ».35

Intersex

« Qualifies as inter-sex the individuals who, as far as their chromosomic, gonadal or

anatomical sexual definition, do not enter into the medical norms of the masculine or the

feminine body. These specifics can be observed for example, on the secondary sexual features

such as the muscle mass, the hairiness and the height or primary features such as internal or

external genital organs and/or the chromosomic or hormonal structure. 36

Agender

Describes a person who does not identify as having a gender identity that can be categorized

as man or woman or who identifies as not having a gender identity.

Androgynous

A combination of masculine and feminine traits or a nontraditional gender expression.

Cisgender (pronounced sis-gender)

A term to describe a person whose gender identity matches the biological sex they were

assigned at birth (it is sometimes abreviated as « cis »)

Gender binary

The idea that gender is strictly an either-or option of male/man/masculine or

female/woman/feminine based on sex assigned at birth, rather than a continuum or spectrum

of gender identities and expressions. The gender binary is considered to be limiting and

problematic for those who do not fit neatly into the either or categories.

Gender Conforming

A person whose gender expression is consistent with cultural norms expected for that gender.

According to the norms, boys and men should be masculine, and girls and women are or

should feminine. Nos all cisgender people are gender conforming, and not all transgender

people are gender non-conforming. (For example, a transgender woman may have a very

feminine gender expression).

Gender dysphoria

The medical diagnosis for being transgender as defined by the American Psychiatric

Association’s Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fifth Edition (DSM-5).

The inclusion of gender dysphoria as a diagnosis in DSM-5 is controversial in transgender

communities because it implies that being transgender is a mental illness rather than a valid

identity. But because a formal diagnosis is generally required in order to receive or provide


treatment in the United States, it does enable access to medical care for some people who

wouldn’t ordinarily be eligible to receive it.

Gender expression

A person outward gender presentation, usually comprising personal style, clothing, hairstyle,

makeup, jewelry, vocal inflection, and body language. Gender expression is typically

categorized as masculine, feminine, or androgynous. All people express gender. Gender

expression can be congruent with a person’s gender identity, or not.

Genderfluid

Someone whose gender identity or expression shifts between man/masculine/ and

woman/feminine or falls somewhere along this spectrum.

Gender identity

A person’s deep-seated, internal sense of who they are as a gendered being: the gender with

which they identify themselves.

Gender marker

The designation (male, female, or another). that appears on a person’s official records, such as

birth certificate or driver’s licence. The gender marker on a transgender person’s documents is

their sex assigned at birth unless they legally change it, in parts of the world allowing that.

Gender nonconforming

A person whose gender expression is perceived as being inconsistent with cultural norms

expected for that gender. Specifically, boys or men are not « masculine enough » or are

feminine, while girl or women are not « feminine enough » or are masculine. Not all

transgender people are gender nonconforming, and not .all gender nonconforming people

identify as transgender. Cisgender people may also be gender nonconforming. Gender

nonconformity is often inaccurately confused with sexual orientation.

Genderqueer

Someone whose gender identity is neither man or woman, is between or beyond genders, or is

some combination of genders.

LGBT

An acronym used to refer to lesbian, gay, bisexual, transgender, queer, and/or questioning

individuals and communities. LGBT is not a synonym for « non-heterosexual » since that

incorrectly implies that transgender is a sexual orientation. Variants include LGBT and

LGBQ.

Nonbinary

A spectrum of gender identities and expressions, often based on the rejection of the gender

binary’s assumption that gender is strictly an either-or option of male/man/masculine or

female/woman/feminine based on sex assigned at birth. Terms include « agender »,

« bigender », « genderqueer », « genderfluid', and « pangender ».

Pronouns

Affirming pronouns are the most respectful and accurate pronouns for a person as defined by

that person. It’s best to ask which pronouns the person uses. In addition to the familiar « he »,

« she », and « they » newly created nongendered pronouns include « zie » an « per ».

Puberty suppression

A medical process that pauses the hormonal changes that activate puberty in young

adolescents. The result is a purposeful delay of the development of secondary sexual

characteristics (such as breast growth, testicular enlargement, facial hair, body fat

redistribution, voice changes). Suppression allows more time to make decisions about

hormonal interventions and can prevent the increased dysphoria that often accompanies

puberty for transgender youth.

Queer

An umbrella term for a range of people who are not heterosexual and /or cisgender. It has

been historically used as a slur; some have reclaimed it as affirming, while others still

consider it derogatory.

Sexual orientation

A person’s feelings or attraction towards other people. A person may be attracted to people of

the same sex, of the opposite sex, of both sexes, or without reference to sex or gender. Some

people do not experience sexual attraction and may identify as asexual. Sexual orientation is

about attraction to other people (external), while gender identity is a deep-seated sense of self

(internal).

It is also interesting to see the differences in these two definitions:

Transgender

Sometimes abbreviated as « trans », an adjective used to describe a person whose gender

identity does not match the biological sex they were assigned at birth. It can refer to a range of

identities including transgender boys and men, people who identify as a boy or a man but

were assigned female at birth, and transgender girls and women, people who identify as a girl

or woman but were assigned male at birth.37

Transsexual

This is an older term that has been used to refer to a transgender person who has had

hormonal or surgical interventions to change their body to be more aligned with their gender

identity than with the sex that they were assigned at birth. While still used as an identity label

by some, « transgender » has generally become the term of choice.

And the definitions given in 2003 in a book of reference in France, as our joint discussion will

bear specifically on this subject:38

Transsexual

As Colette Chiland, emeritus professor of clinical psychology at the University René

Descartes and psychiatrist at the Center Alfred Binet in Paris, puts it « we call transsexual the

men and women who declare having a female or male sexual attributes but it does not

correspond to the one that they feel belonging to. There is a contradiction between the sex of

their body and the sex of their « soul » or to say it otherwise between their sex and their

gender.39

Transgender

As Colette Chiland has it, a transgender person is a « person who changes his or her gender

without a change in body ».40

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25). Voir aussi Télérama n°3485 du 26/10/16, pp. 83-85.

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NOTES


1 AFP 3 octobre 2016

2 Le Monde du 4 octobre 2016

3 Le Monde du 16 octobre 2016

4 Debaisieux Lorène (2016) , “Devenir il ou elle” Documentaire France 5 (10/01/17, 20 h 45). Voir aussi Télérama du 04/01/17 p.103.Guéret Éric, (2016), “Trans, c’est mon genre”, Documentaire France 2 (01/11/2016, 23h 25). Voir aussi Télérama n°3485 du 26/10/16, pp. 83-85.Jill Soloway, « Transparent » saison 3 (EU, 2016) sur la chaine OCS.

5 National Geographic : Gender revolution, a journey with Katie Cauric”, January 2017, Washington. Voir aussi depuis cet atelier, la publication par Télérama d’un dossier intitulé « Lesbien, gay, bi, trans…chacun son genre » Télérama n°3524 du 26/07/17.

6 Véronique Chocron, “Quand Mx remplace Mr ou Mrs pour les clients transgenres”, Le Monde, 11 avril 2017.

7 Gilles Paris, “Trump revient sur la non-discrimination des étudiants transgenres”, Le Monde 24

féfrier 2017.

8 Le Monde du 2 juillet 2017.

9 STOLLER Robert J. (1984), “Sex and gender, The development of Masculinity and feminity”,

Karnak, London.

10 EHRENSAFT Diane, « Gender born, gender made » Editions The experiment, New York, 2011.

11 BERLINER Alain, (1998), « Ma vie en rose », Cinéart.

12 MTF et FTM : Male to Female et Female to Male, c’est à dire transition du masculin au

féminin et l’inverse.

13 GUERET Éric, (2016), “Trans, c’est mon genre”, Documentaire France 2 (01/11/2016, 23h 25).

14 DEBAISIEUX Lorène (2016), “Devenir il ou elle” Documentaire France 5 (10/01/17, 20 h 45).

Voir aussi Télérama du 04/01/17 p.103.

15 CONSEIL DE L’EUROPE (janvier 2016), “Droits de l’homme et personnes intersexes”,www.commissioner.coe.int

16 Marie CAILLETET, Télérama n°34-85 du 20/10/2016, pp. 83-85.

17 Cf. note 7

18 Le Monde Science et techno du 13/03/2017

19 Vincent Guillot, “Accompagner ou stigmatiser », L’information psychiatrique , 2011/4, volume 87,

pp.283-286.

20 DAVIS Kate, (2000), “Southern comfort”, New Video Group

21 Le Monde et le Figaro du 12/02/2016.

22 Colette CHILAND : « Le transsexualisme », Presses Universitaires de France, Paris (2003)

23 cf. note 6, ch6, p.56.

24 GUERET Éric, (2016), “Trans, c’est mon genre”, Documentaire France 2 (01/11/2016, 23h 25).

25 Voir note 23

26 FAUSTO-STERLING Anne, (2013), « Les cinq sexes, pourquoi mâle et femelle ne sont pas

suffisants », collection Petite Bibliothèque Payot, Payot et Rivages. Paris. American edition: « The

five sexes: Why male and female are not enough », (March-April 1993), The Sciences; « The five

sexes, revisited » (July-August 2000), The Sciences, Armonk, NY.

27 Voir le lexique

28 Blaise Gauquelin, « Double peine », Le Monde du 12 Octobre 2016, p.12.

29 Voir note 17

30 Poisson James, « Parents keep child gender secret », Toronto Star, 21/05/2011. Urbanski Jessica, “Baby Storm five years later: Preschooler on top of the world”, Toronto Star 11/07/2016

31Eugenides Jeffrey, (2003), « Middlesex », Collection Points, Editions de l’Olivier, Paris. American edition (2002): Farrar, Straus and Giroux, New-York.

32 La tératologie est la science desanomalies de l'organisation anatomique, congénitale et héréditaire, des êtresvivants. La discipline a longtemps été assimilée à l'étude des« monstres » humains et animaux,c'est-à-dire des anomalies les plus spectaculaires, mais elle concerne toutécart anatomique significatifprésenté par un individu par rapport au type spécifique, au-delà des variationsindividuelles qui différencient normalement un sujet d'un autre dans la mêmeespèce. (Source : Wikipédia)

33 Shaer Mattew,« The long, lonely road of Chelsea Manning », New york Times,12/06/2017.

34 Pascal MOLINIER, in the preface of Anne Fausto-Sterling : « Les cinq sexes, pourquoi m^ale et

femelle ne sont pas suffisants.” Collection Philosophie, Petite Bibliothèque Payot, Editions Payot et

Rivages, 2013, Paris.

35 Diane EHRENSAFT:« Gender born, gender made, raising healthy gender non-conformingchildren », The Experiment Publishers, 2011, New-York.

36 This definition and the followingones were published in January 2017 National Geographic. They were prepared inconsultation with Eli R. GREEN of the Center for Human Sexuality atPennsylvania’s Widener University and Luca MAURER of the Center for Lesbian,Gay, Bisexual and Transgender Education, Outreach and Services at New YorkIthaca College. They are co-authors of the book “The teaching TransgenderToolkit.”

37 See note 3

38 See note 3

39 CHILAND Colette : « Le transsexualisme », Presses Universitaires de France, Paris (2003)

40 See note 3


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